La critique des médias en France,
Du début du 20ème siècle littéraire, en 1914, selon certains historiens, à l'entour de la décennie 70 (1970-1979), les mass médias (selon l'appellation de l'époque ) ou médias, aujourd'hui, ont joué en France un rôle important d'intercesseurs, entre les écrivains et le public généralement constitué de non initiés. En reléguant l'histoire et l'érudition littéraires dans l'espace universitaire, ils ont contribué à la promotion du livre et de la lecture et à l'effervescence culturelle de l'époque.
La critique universitaire avait alors consacré d'illustres théoriciens comme le Franco Suisse Albert Béguin, professeur, critique et directeur de la revue Esprit, Lucien Goldmann un critique à la frange du marxisme, le premier à s'intéresser à la pensée janséniste dans les "Pensées" de Blaise Pascal, Jacques Lacan, Roland Barthes, Michel Foucault. L'époque a connu d'autres illustres hommes de lettres comme l'idéologue Jean-Paul Sartre, Raymond Picard, Pierre Macherey, le théoricien et sociologue de la culture Pierre Bourdieu, des historiens de la littérature parmi lesquels on peut citer de grands représentants de la trempe de Gustave Lanson, Albert Thibaudet, Micheline Tison-Braun, Philippe Van Tieghem, Pierre-Henri Simon, Jacques Nathan, René- Marill Albérés, Pierre de Boisdeffre, Henri Clouard, journaliste et critique littéraire, etc.
En même temps, s'est développée en France et hors de l'hexagone (Belgique, Maroc, etc.), une critique de grande notoriété, s'adressant au grand public et s'exprimant à travers des feuillets de la presse à grand tirage, avec André Billy, Robert Kemp, Henri Clouard et dans des émissions radiophoniques ou télévisuelles. A leur suite, ou en les accompagnant un temps, d'autres plumes célèbres tiendront de bonnes pages dans la presse, sous les signatures de Robert Mallet, Maurice Nadeau, Gaëtan Picon, Alain Bosquet, puis Robert Kanters, Alain Palante, Louis Chaigne, Yvonne Chauffin, Lucien Guissard, Luc Estang, André Thérive, André Blanchet, etc.
À partir de 1968, année de grand tournant dans les moeurs et la culture, et pendant la décennie 80 (1980/1989), donc en l'espace d'une vingtaine d'années, on assiste à la disparition des derniers grands historiens de la littérature ou représentants de la critique littéraire universitaire systématique. Malgré le développement du secteur médiatique, la critique d'impressions garde de nos jours une certaine vivacité, dans le paysage culturel, en dépit de l'implantation de l'Internet et des nouveaux médias.
Pr.Birahim Thioune