Le foulard sénégalais, on peut dire africain, représente un auxiliaire de toilette, mais également un accessoire d'utilité pratique, puisqu'il protège, par exemple, contre les effets néfastes des rayons solaires. Il est porté dans la tradition par les femmes et par les hommes. Mais sa signification diffère en fonction de l'identité de l'individu. Il fait connaître sa place dans la société, l'état de son avoir, sa prospérité ou son rang social. Chez la femme, il indique le statut matrimonial ( mariée ou veuve), l'âge et l'appartenance ethnique.
Le livre "Ligne de crête littéraire-Trois foulards glorieux :Aminata Sow Fall, Rahmatou Seck Samb, Mariama Ndoye " assigne un statut social, une place dans la littérature à ces trois auteures et évalue leur poids dans la considération et l'estime de leurs compatriotes engagés, comme elles, dans le développement national. Dans la tradition, le foulard est un moyen de communication utilisé également, par la femme, pour exprimer ses sentiments de tendresse vis-à-vis de son époux, ses souhaits, sa joie ou ses colères. Lorsqu'une femme est décidée à en découdre physiquement avec une autre, le foulard sert, alors, à se ceindre les reins, en laissant nue la tête.
Objet esthétique et moyen de communication ( Cf. Rahmatou Seck Samb, Fergo ), le foulard sert à différents usages sociaux. Il sert à se couvrir le visage, dans des moments de grande tristesse, pour masquer ses affects ; pour exprimer son respect à l'autorité ou exprimer le deuil. Arme de premier ordre dans la stratégie de séduction, il permet de jouer, artistiquement, avec la coiffure tressée, à travers des styles variés.
Pr. Birahim Thioune .